Mon cher,
Je te remercie de ton dernier courrier (c’est la preuve que j’existe encore pour toi), que j’ai lu avec beaucoup d’émotion et qui m’a profondément bouleversé [1]. Je comprends, ô combien, tes inquiétudes et tes peurs, mais je t’assure que ma situation n’influence nullement ma sérénité, bien que pour moi la vie se soit, d’une certaine façon, arrêtée, et pour très longtemps, hélas !
Je ne voudrais pas que tu considères mon sort comme une fatalité, même si, en effet, ma punition peut être jugée, disproportionnée (injustement démesurée). Souviens-toi de ce que je te disais toujours: „Nous avons toujours une part de responsabilité dans ce qui nous semble injuste, car nous sommes responsables de nos choix lesquels, à notre insu, déterminent notre avenir, car ils le conditionnent. Il convient de choisir en toute conscience. Dès lors, nous devons accepter les conséquences de nos choix sans regrets ni résignation, mais avec sérénité et humilité”.
Je veux que tu saches que n’a jamais quitté, ni quittera jamais la place que tu occupes dans mon cœur. Tout ce que j’ai fait, je l’ait fait en pensant à toi au nom de l’amour que je te porte, même et surtout si je me suis souvent trompé.
Je sais que mon expérience ne te sera jamais d’aucun secours, mais tu peux interpréter le résultat de mes événements sans passion et objectivité. Sache que malheureusement:„La vie est imprévisible et elle se présente toujours différemment à chaque être, mais justement, c’est ce qui la rende attachante et unique (exclusive) !” Pense toujours à ce que je t’ai souvent répété: „Ne prends jamais exemple sur les autres, agis selon ton cœur cœur et ta conscience, ne juge jamais ni en bien ni en mal, sois intransigeant avec toi-même et tolérant avec les autres, ne garde pas pour toi les plaisirs que tu peux partager !”. Entre le mensonge et la vérité, choisis toujours l’attitude qui fera le moins mal aux autres, ne mens jamais par ruse, mais par générosité.
Ne sois égoïste que pour ta conscience, ne fonde jamais ton bien être (recherche pas ton bien-être) au détriment d’autrui,sois heureux de vivre et tu accepteras mieux les autres et les autres te le rendront, méfie-toi de l’amitié, elle est souvent fondée sur l’intérêt et maintenue par le profit, mais crois en l’amour sous toutes ses formes. Ne reconnais d’autorité que dans le savoir, choisis la solidarité et non la compétition. Ne joue pas à être, mais sois toi-même. Sache que réussir sa vie n’est pas d’accumuler des biens, mais de se savoir digne de ce que l’on possède et surtout de préserver son intégrité!
Si tu réussis ta vie, j’aurai l’impression de ne pas avoir raté la mienne. Je t’aime et c’est là mon bonheur. Ecris-moi si tu as du temps pour le faire, je pense toujours à toi et je t’embrasse très fort.
Paco
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[1]Paco Sanchez, Détenu Particulièrement Surveillé, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité (prison à vie !), qui exécute sa peine dans un QHS (Quartier de Haute Sécurité) d’une Maison Centrale (Centre de Détention pour les condamnés à longues peines de prison). Cette lettre est imaginaire !
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